3: Voyage, voyage !

Easy French Podcast

www.easyfrench.fm

Le voyage : qu’il se fasse en musique, via la cuisine ou que ce soit un déplacement en tant que tel, transcende l’être transporté, il l’enrichit, l’enivre d’aventures qui lui confèrent joie et bonheur.
Et dans cet épisode, qu’on en partage… de la joie ! De la joie via nos jolies voix fredonnant un air ancien (on s’excuse d’avance pour vos oreilles) et via nos récits de voyage(s), surtout celui d’Hélène en Ethiopie.
Pour en savoir plus, n’attendez plus et lancez l’épisode… jusqu’au bout :)

Interactive Transcript and Vocab Helper

Subscribe using your private RSS feed to see the transcript and vocabulary helper right in your podcast app while you listen.

Show Notes

Transcript

Intro

0:16 David:
Bonjour Mesdames et Messieurs, bienvenue à bord du vol 7-5 à destination de Paris. Je suis David, votre capitaine. L'heure de notre vol est de quatre heures trente minutes, avec une température maintenant, à destination, vingt-neuf degrés Celsius. Encore une fois, bienvenue à bord.
0:37 Judith:
Bienvenue à bord de ce troisième épisode du podcast Easy French. Aujourd'hui, vous l'aurez deviné, on va parler de voyage. Et avant tout, on tient à remercier David qui nous a préparé cette petite introduction.

Voyage, Voyage !

0:49
C'est un pilote de Toronto qui est aussi abonné à Easy French. Il apprend le français, et ce petit texte, il l'a appris alors qu'il ne parlait pas du tout français. Alors pourquoi le sujet du voyage aujourd'hui ? C'est très simple, on va voyager toutes les trois bientôt à Barcelone pour un séminaire d'entraînement avec Easy Languages. Et puis aussi pour plein d'autres raisons. Hélène, qui a voyagé en Éthiopie en février, a fait son tout premier voyage hors d'Europe. On espère qu'elle va nous raconter plein d'anecdotes. Et Rita, que l'on ne présente plus, est une grande voyageuse depuis toujours.
1:23 Rita:
Appelez-moi Dora l'exploratrice.
1:25 Judith:
(Tatalatala, Dora !) Du coup Hélène, l'Éthiopie, est-ce que tu as des choses à nous raconter dessus ? Enfin, je me doute que t'en as plein. Mais par commencer ?
1:36 Hélène:
Par commencer ? Oui, effectivement c'est une bonne question. Peut-être par la raison pour laquelle je suis partie là-bas. Donc je n'ai pas choisi l'Éthiopie au hasard. Bien que ce soit un pays magnifique, que beaucoup de gens décident de visiter simplement pour le tourisme, moi je suis partie parce que j'ai voulu retrouver mon chéri qui est là-bas en ce moment, et qui est originaire de l'Éthiopie, qui y vit en ce moment. Et donc je suis allée là-bas pour le voir et pour découvrir sa culture et rencontrer ses amis, rencontrer sa famille. Donc c'était un voyage pas seulement touristique, mais aussi personnel, surtout personnel, et c'était...
2:18 Judith:
Et est-ce que c'est pas la plus belle raison de voyager ?
2:21 Hélène:
Absolument, pour moi c'est la plus belle raison de voyager, ça c'est sûr. Et c'était aussi le plus beau voyage que j'ai fait, non seulement pour ces raisons-là, mais aussi parce que c'est un pays absolument incroyable, avec une culture unique qui est vraiment, très, très spéciale, que ce soit en termes d'art, de cuisine, même les vêtements, les danses, y a beaucoup de choses à découvrir. Les paysages sont absolument magnifiques. C'est un pays très vert, très verdoyant, avec beaucoup de fleurs, beaucoup d'arbres, beaucoup d'animaux que je n'avais jamais eu l'occasion de voir, ou en tout cas pas dans leur univers habituel. J'avais plutôt vu ces animaux-là dans un zoo par exemple, mais là, ils étaient en pleine nature. J'ai vu des crocodiles de très, très près. C'est beaucoup plus gros qu'on ne le pense. Ça peut faire jusqu'à quatre mètres de long les amis, donc c'est assez impressionnant. Et le plus impressionnant, c'est pas leur taille, mais... Enfin, moi, ce qui m'a impressionnée le plus, c'est qu'ils se reposent la bouche ouverte. Et c'est très bizarre à voir, de voir leur grande bouche ouverte. Ils ont pas de langue, donc ils ont des grandes dents.
3:33 Judith:
Ils ont pas de langue ?!
3:35 Hélène:
Non, ils ont de grandes dents. Et ils se laissent se reposer la bouche ouverte comme ça et c'est assez impressionnant de les voir se prélasser au bord de l'eau et de pouvoir les regarder depuis un petit bateau. C'est vraiment impressionnant. Et j'ai vu des singes aussi. Alors moi j'étais complètement excitée de voir des singes. Mais là-bas, les gens les aiment pas du tout. C'est un peu comme pour nous les pigeons ! (C'est vrai ?) Donc il les trouvent vraiment désagréables et ils ont pas du tout envie d'aller s'approcher d'eux. Mais... (Je rêve de voir des singes !) Ouais, moi j'étais vraiment contente aussi de les voir dans leur environnement naturel. Ils avaient pas du tout peur, au contraire, ils étaient vraiment chez eux. Et donc c'était moi qui était une intruse, on va dire, dans leur environnement et donc ça se voyait qu'il me craignaient pas, mais au contraire ils marquaient vraiment que c'était chez eux. Donc ça, c'était assez original comme expérience.
4:32 Rita:
Je trouve ça super que tu parles du fait qu'ils se sentent dans leur habitat naturel et qu'on est un peu les intrus chez eux. Ça me rappelle un petit voyage qu'on avait fait avec Remy sur l'île de Tioman en Malaisie. Et on venait de s'installer dans une chambre d'hôtel superbe, avec des arbres aussi. Enfin une nature quand même assez incroyable, une mer pas possible en face de nous et on était vraiment dans la jungle quoi, tous seuls. Et là, on s'est mis sur le balcon et Remy a posé son petit café sur le balcon tranquille, et il revient, et il y avait un singe qui était en train de le boire comme ça, à la main. Et puis Remy... Et puis avec des gros crocs, c'est pas gentil singe ! Et donc Remy qui essaye de le renvoyer, quoi, avec les mains et il était là, bien en mode guerrier, "non, non, non, je ne lâche pas ton café". Et donc là, il y a une autre femelle qui arrive. Et ils ont commencé à faire leur petit truc, entre eux, à se reproduire tranquillement tout en buvant du café.
5:20 Judith:
C'est incroyable comme histoire.
5:23 Hélène:
Je savais pas que les singes aimaient le café. D'ailleurs à propos de café, l'Éthiopie, c'est vraiment le pays du café, et j'ai bu du café absolument divin là-bas. Moi qui adore le café, je me suis vraiment régalée. Et puis y a aussi toute une tradition autour du café qui est vraiment intéressante et très fascinante quand on n'a pas l'habitude de ce genre de tradition. La préparation du café, c'est vraiment tout un rituel. On prend les graines de café qui sont sèches, et elles se font griller dans une toute petite poêle au-dessus d'un feu, on les secoue et ensuite on moud le café dans un mortier. Et quand on sert le café, on peut aussi mettre une petite fumée, de l'encens, et y a cette odeur d'encens qui embaume la pièce, avec aussi l'odeur des grains de café qui ont été grillés. Donc c'est un mélange d'odeurs et de saveurs. La saveur du café avec toutes ces odeurs dans toute la maison, ça sent vraiment ce mélange à la fois d'encens et de café bien bien fraîchement grillé et moulu. Et c'est une expérience sensorielle unique.
6:37 Judith:
Tu l'as si bien décrit que j'ai presque l'odeur dans les narines. Pas toi, Rita ?
6:41 Rita:
Ah, complètement. Et moi qui déteste le café, malgré ça, là, comment elle le décrit, ça m'a donné envie. J'étais imprégnée de cette image, ces odeurs. Ouah, vraiment ça doit être un beau voyage, même spirituel limite, et pas que, voilà, physique ou touristique.
6:55 Hélène:
Oui, oui, oui y a tout qui est... Tous les sens sont, on va dire, stimulés par plein de choses. On voit des choses incroyables. On sent ces odeurs dont on n'a pas l'habitude, l'odeur des fruits aussi. Les bananes sentent tellement bon ! Les avocats, les mangues, les papayes, tous les fruits sentent tellement bon. Et puis on voit toutes ces choses qu'on n'a pas l'habitude de voir, ces paysages avec des grands bananiers, des grands lacs... Ça, c'était dans le sud et c'était vraiment impressionnant. Et puis on entend aussi des choses... Dans la ville de Addis Abeba, c'est plus le bruit des voitures et des klaxons, mais y a aussi d'autres choses. Les musiques, ils ont une musique aussi qui est propre à leur pays. Donc c'est des chants, des chansons en amharique qui est la langue locale, mais aussi beaucoup de chansons dans des langues régionales. Et on entend ça dans les taxis, d'ailleurs, souvent à la radio, c'est plutôt des chansons de là-bas que des musiques américaines. Donc ça aussi, ça fait partie de l'expérience.
7:59 Judith:
Incroyable. On aime bien aussi, alors, pas se goinfrer, mais aller dans des restaurants et on a, entre autres, testé un restaurant éthiopien. Quand Hélène est retournée d'Éthiopie, on a voulu un peu la garder un peu dans l'ambiance. Et il était ce restaurant, Hélène ?
8:16 Hélène:
Alors c'était un tout petit restaurant dans le quartier... on peut dire vers le quartier latin. C'était dans le cinquième arrondissement, proche du Panthéon, et juste à côté de mon ancienne université Sorbonne-Nouvelle. Et c'est un petit restaurant qui s'appelle Godjo, si je ne me trompe pas. Et c'est vraiment une cuisine familiale. En tout cas, c'est l'impression que j'ai eue. Et on rentre là-dedans, c'est tout petit, et il y a plein plein d'odeurs d'épices. Il y a toute cette belle décoration qui donne vraiment l'impression d'être en Éthiopie. On entend la langue qui est parlée dans les cuisines et aussi par les serveuses qui parlent entre elles en amharique. Donc c'est vraiment un petit petit voyage au coeur de Paris. Et la cuisine, moi je l'adore, cette cuisine éthiopienne qui est très, très épicée, très parfumée, très, très mijotée, et qui est aussi plutôt adaptée aux végétariens comme moi. Y a bien sûr beaucoup de plats avec de la viande, qui sont souvent les plats préférés des Éthiopiens. Par exemple, le "doro wot", c'est du poulet, voilà, c'est un plat qu'ils servent souvent pour les occasions. Mais pour les végétariens, y a beaucoup de choses à base de pois, pois cassés, de lentilles de toutes sortes qui sont mijotées avec des légumes, avec beaucoup d'épices. Et on mange ça avec une espèce de crêpe. Enfin, ça a l'aspect d'une crêpe un peu épaisse. Mais ça n'a pas du tout le goût d'une crêpe. Comment vous décririez le goût de cette... ?
9:50 Judith:
Ah ouais j'ai... ça, ça a été une vraie découverte. J'avais jamais rien mangé de pareil. C'est une espèce de, effectivement, de crêpe, assez légère, aérienne, avec un goût un peu acide, comme dans le pain, parfois, quand y a le petit goût de levure. Et effectivement, ça sert aussi un peu de couvert. Au final, on mange avec ça et c'était très très bon.
10:13 Hélène:
Et ça s'appelle "injera", pour le mot, si jamais vous avez envie de savoir ce que c'est et de le goûter, "injera".

La Minute Culture !

10:24 Judith:
Alors les amies, est-ce qu'il y a un artiste francophone, un film, un spectacle, que vous avez vus à la télé, ou bien même une chaîne YouTube que vous aimeriez recommander à nos auditeurs ?
10:37 Hélène:
Alors si on reste sur le thème du voyage, c'est d'ailleurs comme ça qu'on a intitulé notre épisode, en référence à une chanson qui est très très connue en France mais aussi en Europe, il me semble, qui s'appelle "Voyage, voyage". C'est une chanson emblématique, je pense, d'une certaine période, des années 80 je dirais, qui a été chantée par la chanteuse Desireless. C'était son tout premier tube, il me semble. Donc c'est assez emblématique ouais, de cette période et de cette chanteuse.
11:09 Judith:
On va voir si c'est possible avec notre avocat, mais peut-être qu'on vous mettra un extrait juste ici.
11:14 Hélène:
Sinon, on peut la chanter aussi, peut-être.
11:17 Rita:
Après, si c'est mal chanté, peut-être qu'ils te pardonnent.
11:19 Hélène:
Ouais, n'hésitez pas à l'écouter et à la chanter pour pratiquer votre français.
11:24 Judith:
Et alors du coup, "Voyage, voyage", si on devait chanter le refrain, ça donne quoi ?
11:29 Hélène:
Voyage, voyage ! Voilà.
11:32 Judith:
Voyage, voyage...
11:32 Hélène:
Plus loin... et le vent ! Voyage !
11:37 Rita:
Y a bien un groupe qui aussi emblématique en France, que j'aime beaucoup depuis toujours et que, je trouve, qui est indémodable, c'est Téléphone. C'est aussi les années 80, donc Téléphone, tapez Téléphone, chanson, "Cendrillon". Et ça, on a passé des soirées dessus... Pas dans les années 80 parce que je venais de naître. Mais les soirées avec les copains à écouter ça, voilà. Et vous, les filles, vous aimez bien ou pas, Téléphone ?
11:59 Hélène:
Moi j'aime bien parce que c'est un des groupes préférés de mon Papa, donc j'ai entendu ça beaucoup dans mon enfance, et c'est pour moi... Oui, donc tu aimes les mêmes groupes de musique que mon père qui a la cinquantaine !
12:10 Rita:
Tout à fait rassurant. C'est un grand homme, avec un très bon goût.
12:15 Hélène:
Oui, oui, oui, oui, oui et c'était son époque, lui, pour le coup, parce que c'était sa jeunesse. Et donc j'ai beaucoup entendu ces chansons par mon père et donc j'associe ça à mon enfance et j'aime bien pour ça. Ouais, pour ce que ça me rappelle comme souvenirs, et aussi c'est vrai que les paroles sont assez faciles à retenir, j'ai l'impression, donc on les connaît facilement par coeur et on peut les chanter en choeur, avec un peu tout le monde dans les soirées un petit peu arrosées, à la fin de la soirée, le petit tube de Téléphone tout le monde chante ensemble, c'est toujours super sympa.

J'Ai Capté !

12:49 Judith:
Alors les filles, on parle de voyage et souvent quand on voyage, alors surtout quand on voyage en France ou alors dans des pays en Europe, assez proches de la France, on peut être amené à prendre deux types de transports : le TGV et le TER. Alors les filles, que signifient ces initiales ?
13:10 Hélène:
Alors déjà, c'est vrai qu'il me semble qu'en France on aime beaucoup les sigles et les initiales pour désigner des choses de la vie courante. Et ça peut être parfois un petit peu perturbant quand on est étranger. Parce qu'on comprend pas et ça paraît évident pour tout le monde. Ça paraît tellement évident qu'on n'ose pas toujours poser la question et donc on peut passer beaucoup de temps sans savoir ce que c'est. Et puis un jour on finit par le découvrir, et on se dit ouah, c'était ça alors, le TER ou le TGV ? Donc c'est vrai que si vous ne savez pas les amis, vous pouvez essayer de deviner un petit peu. Donc déjà ce sont deux moyens de transport sur chemin de fer, donc ce sont des trains. Il y en a un qui est plus rapide que l'autre.
13:53 Rita:
Alors le TER, c'est le Train Extrêmement Ralenti.
14:02 Judith:
C'est vrai que le TER en général, c'est assez lent malheureusement.
14:05 Hélène:
Voilà, c'est ça, c'est un train qui est plutôt lent et qui... mais qui a l'avantage de circuler dans beaucoup, beaucoup d'endroits un petit peu reculés, de petites villes. Et c'est pour ça qu'il s'appelle, si je ne dis pas de bêtises, le TER, qui signifie Train Express Régional ? Ah pardon, je viens de vérifier pour le TER, c'est pas Train Express Régional, mais Transport.
14:35 Rita:
C'est Transport. (Express) Voilà. Parce qu'ils veulent pas reconnaître que c'est un train, parce que sinon c'était pas possible. C'est abusé tellement c'est lent ! C'est plus un train, c'est moi, je marche à pied, plus vite, quoi ! (C'est un transport.) Et y a un contrôleur qui vient bien vérifier vos billets.
14:48
Hélène: N'oubliez pas de composter si vous prenez votre billet en gare, parce que ça ne suffit pas d'avoir le billet, il faut qu'il soit composté, donc passé dans une petite machine, qui va mettre un petit tampon ou un petit trou et qui va prouver que vous avez non seulement payé pour votre billet, mais que vous l'avez validé. Très important, c'est vrai, effectivement, ouais, ouais, ouais.
15:10 Judith:
Et alors le TGV, dans tout ça ? C'est pas le TER, c'est beaucoup plus rapide parce que TGV c'est les initiales de... ?
15:17 Hélène:
Train, ça c'est sûr.
15:19 Rita:
Grande, ça, c'est sûr.
15:23 Hélène:
Vitesse.
15:24 Rita:
Train à Grande Vitesse.
15:29 Hélène:
Voilà. Et ça, c'est le train qu'on prend, en général, pour aller dans des grandes villes. Donc on peut faire Paris-Marseille, Paris-Bordeaux, Paris-Lyon. Y a même des TGV qui vont à l'extérieur de France, et c'est un train qui va quand même très très vite. Par exemple, Paris-Bordeaux, ça peut se faire en deux heures et c'est quand même environ six cents kilomètre. Donc c'est vraiment rapide. Pour aller à Marseille, il me semble que c'est dans les trois heures et demie, quelque chose comme ça, ouais, trois heures, alors que c'est aussi très très loin, je dirais peut-être même huit cents kilomètres, si je dis pas trop de bêtises. Ouais, c'est vraiment loin. Donc le TGV, ça permet d'aller très très vite et c'est quand même plutôt pratique.

Au Défi !

16:11 Judith:
Les filles, petit défi du jour. Question piège, attention. Si vous deviez choisir entre ne plus jamais quitter la France, ou partir vivre à l'étranger et ne jamais retourner en France ? Je sais, c'est une question difficile ! Que choisiriez-vous ?
16:35 Hélène:
Ouah, c'est vraiment, vraiment difficile comme question. Et évidemment, heureusement que c'est un jeu et que ce n'est pas la réalité, parce que je pense qu'on serait très très embêtées si on devait faire ce choix dans la réalité. Moi j'y ai pas mal réfléchi et je pense... je pense que je choisirais de rester en France et de ne pas partir ailleurs. Mais ce serait bien sûr vraiment un choix par défaut et pas du tout par volonté de ne jamais quitter la France. Mais l'idée de ne pas pouvoir rentrer chez moi, pour moi, c'est vraiment très très inquiétant et je pense que je serais très inquiète et très mal à l'aise de ne pas pouvoir rentrer chez moi. Parce que même si, imaginons un jour, je vais m'installer à l'étranger comme j'ai pu aussi le faire dans le passé, je sais quand même que la France, c'est chez moi. Et si je ne peux pas retourner chez moi, ça a quelque chose d'angoissant, je trouve. Pour moi qui suis quelqu'un qui a grandi en France et qui n'a pas beaucoup bougé, peut-être que ça ajoute à ça, au fait que ça m'angoisserait beaucoup de ne pas pouvoir y revenir.
17:42 Rita:
Je te comprends complètement, Hélène. Bon, déjà le fait que heureusement, on n'a pas à choisir ce genre de choses dans la vraie vie. Même si en vrai pendant la pandémie, on était quand même confrontés à ça, quand on ne pouvait plus bouger, voyager et tout. On était bien bloqués ici. Moi qui voyageais beaucoup, c'est vrai que j'ai eu la chance d'avoir eu ma fille en même temps. Donc, j'y ai pas trop pensé, on va dire, au début, parce que j'étais prise à m'occuper de mon bébé. Mais c'est vrai que moi, c'est l'inverse. C'est l'angoisse de devoir être enfermée dans un seul endroit et de pas pouvoir voyager. Et puis surtout moi, j'ai mes parents qui sont à l'étranger, j'ai de la famille un peu partout. Pour avoir créé des racines partout, moi mon chez moi il est un peu partout. Donc ce serait vraiment une angoisse incroyable. Après, la réalité, c'est que si je devais vraiment choisir, ma petite famille, elle est là. Y a mon mari, mon bébé qui est là. Donc, comme Hélène me dire... Après, s'ils viennent avec moi, c'est autre chose. Mais me dire ne plus pouvoir entrer ici... On sait ce qu'on a déjà ici, donc j'irais nulle part ailleurs. Je resterais, la mort dans l'âme, je ne bougerais plus. Mais après, y a de très belles choses à voir en France aussi. Donc si on peut bouger en France, on est quand même bien lotis. On a des belles choses. On a un TGV pour aller partout, donc ça irait. Je resterais en France. Mais c'est vrai que dans mon cas précis, n'ayant pas grandi simplement ici, et ayant de la famille à l'étranger, de la famille proche, dons mes parents, une de mes soeurs également, c'est très compliqué pour moi. Mais oui, donc heureusement qu'on se pose pas la question. Avec la pandémie, on a été confrontés à ça, on ne pouvait plus bouger. Et donc moi, j'avais... j'étais pas trop angoissée, j'étais contente d'être là. Je m'occupais de mon bébé, j'étais avec mon chéri. Mais très vite, il fallait que je présente ma fille à mes parents. Pas pouvoir leur présenter, c'était une angoisse sans nom, donc je l'ai vécu ça, quelque part. Mais est-ce pour autant que je n'aurais pas voulu rentrer ici, non. Donc non, ne faites jamais ça, ne me posez jamais la question, et ne me mettez pas dans ce dilemme incroyable ! Sinon j'inventerais la téléportation ! Voilà, tout est possible, avec moi !
19:40 Hélène:
Et tu en es capable.
19:43 Rita:
On rigole mais...
19:45 Hélène:
Et toi Judith, tu veux bien répondre à la question aussi, même si c'est toi qui la pose ?
19:50 Judith:
Ouais, bien sûr, j'y ai réfléchi aussi, et au risque de plomber un peu l'ambiance, c'est vrai que dans cet entre deux tours de la présidentielle, avec l'extrême droite quasiment aux portes du pouvoir, je crois que ma réponse, en quelques jours, a changé. Pour moi c'était évident de... J'ai un amour qui est sans fin, inconditionnel, pour la France. Enfin, que je pensais inconditionnel. Et c'est vrai que dans l'époque actuelle, je crois que je dirais que je prendrais quand même le risque de partir vivre à l'étranger. Et au risque effectivement de ne plus revenir en France. Je crois qu'effectivement, comme vous dites les filles, quel que soit le choix, c'est un choix dit cornélien, c'est, enfin, ce serait énormément de souffrance et de tristesse. Mais voilà, je me dis qu'il y a des pays qui sont francophones, je pourrais retrouver un peu de la culture française à l'étranger. Je me ferais importer du comté, du reblochon, des bonnes baguettes. Bon alors, qui seront plus très fraîches. Mais c'est une question qui est extrêmement difficile.

Je Râle, Tu Râles, Nous Râlons

21:02 Hélène:
Ça, c'est ma partie préférée ! Râler en liberté, yes ! Alors moi quand j'ai pensé, quand j'ai réfléchi à ça, parce que moi je voyage beaucoup en train parce que je vais souvent à Bordeaux ou parfois à Marseille, et je prends toujours le train, le TGV. Et y a vraiment un truc qui m'insupporte dans le TGV, c'est les odeurs de nourriture. J'en ai parlé avec plusieurs personnes, et des gens m'ont dit "ah bon, mais pas du tout. Ah non, moi ça me gêne pas, mais quelles odeurs ?" Mais pour moi c'est vraiment une énorme perturbation quand je suis dans le TGV et que je sens des odeurs par exemple de pâté, c'est une odeur qui me dégoûte absolument. Si vous savez pas ce que c'est, le pâté, c'est une sorte de pâte faite à partir de porc, souvent. Et donc c'est de la viande de porc qu'on étale sur du pain, généralement. Et ça a une odeur très très forte, je trouve, et je déteste ça. Donc quand y a des gens à côté de moi dans le TGV qui mangent des sandwiches au pâté, je trouve que c'est insupportable. Ou les sandwiches au thon. Alors le thon, là, c'est vraiment... c'est criminel de manger des sandwiches au thon.
22:11 Rita:
Ça sent les vacances ! (Ouais !) Le MacDo, c'est tout le wagon qui a pris pour son grade, quoi.
22:17 Judith:
Vraiment. Et c'est une odeur très spécifique, quoi. Tout le monde peut la reconnaître. Je sais pas ce qui donne cette odeur aux produits MacDo, mais c'est dégoûtant.
22:25 Rita:
On veut pas savoir.
22:26 Hélène:
Vraiment insupportable. Ou même les oeufs durs. Moi aussi je déteste l'odeur des oeufs durs dans le train. Ouais, ça me dégoûte vraiment. Et vous, les filles y a des trucs qui vous insupportent quand vous voyagez, dans le train ou dans l'avion ? Ou en attendant le train ou en attendant l'avion ?
22:42 Judith:
Moi y a une chose qui peut me rendre folle pendant tout un trajet en avion, et ça m'arrive à chaque fois, c'est les gens qui allongent leur siège.
22:49 Rita:
Euh, moi je les remercie quand même. Parce que quand t'as treize heures de vol, t'es content d'avoir des sièges qui reculent, quand même.

Les Ondes Joyeuses

22:57 Rita:
Ma fille a fait deux ans ! Je suis trop contente.
23:02 Judith:
Joyeux anniversaire, Albinouille. Alors pour cet épisode, on a eu envie de vous partager un peu les petits bonheurs avant le départ du train.
23:11 Hélène:
Mon petit moment de bonheur avant de prendre le train, c'est de passer m'acheter un petit café et une petite viennoiserie, un petit croissant. Et je sais que je fais ça très rarement. Donc c'est vraiment associé au départ en train, c'est le petit plaisir avant le départ en train, on prend son petit café à emporter, sa petite viennoiserie. Et ce que je fais encore plus rarement, seulement de temps en temps quand je prends le train, c'est aller m'acheter un petit magazine que je vais lire tranquillement dans le train Et ça j'adore justement parce que c'est assez exceptionnel.
23:46 Judith:
C'est vraiment les petits bonheurs du quotidien. C'est génial. J'avoue que moi aussi j'aime beaucoup faire ça, acheter une viennoiserie, un café ou même un magazine avant un départ. Et en réfléchissant à cet épisode, je me suis souvenue d'un truc que je fais. Alors que je faisais avant le confinement, quand je prenais l'avion, c'était vraiment un truc que je faisais à chaque fois. J'arrivais toujours à l'aéroport pas maquillée et j'allais dans la boutique Duty Free et je me faisais un maquillage complet avec que du maquillage de luxe. Et ça, c'était vraiment mon bonheur de l'attente de l'aéroport. Je savais que j'allais passer une heure dans le Duty Free à tout essayer.
24:21 Rita:
C'est trop mignon. Par contre, mon plaisir, vraiment, comme a dit Hélène, aller prendre un bon petit café ou quelque chose. Surtout un bon petit magazine. J'aime bien feuilleter dans les Relay, là, qu'il y a dans les gares, les petits ouvrages qu'il peut y avoir, les petits livres ou les magazines, des magazines que je ne lis pas généralement, par exemple Sciences et Vie, des choses comme ça, je regarde les différents, enfin les derniers articles qu'il y a eu, des choses que j'aimais bien lire plus jeune Ou alors, et puis même le plaisir de me demander, d'imaginer. J'adore imaginer dans la gare toutes les histoires des gens qui passent quand je bois mon café. Franchement, j'ai ce délire-là, moi qui parle beaucoup, de me taire plutôt et de profiter de ce qui est devant moi. Et je me demande ils vont, ces gens, est-ce qu'ils voyagent, qui les attend, qui ils vont rencontrer. Qui est-ce que je vais avoir à côté de moi ? Et si c'est des gens sympas ou pas, si on pourra discuter, si on pourra rigoler. Enfin tout ça, c'est mon petit moment, c'est ce que j'aime bien. C'est vraiment l'imagination de toutes ces vies-là qui se croisent dans cet espace.
25:17 Hélène:
C'est tellement poétique.

Vos Questions

25:21 Judith:
Et alors on passe à notre dernière rubrique, celle qui nous fait très plaisir, de répondre à vos questions. Alors on a cherché un peu dans les questions qui sont régulièrement posées, celles qui étaient un peu en rapport avec le voyage. Et donc Hélène a trouvé des questions qui était revenues très souvent dans l'épisode Easy French... Le centième épisode. On nous a demandé à plusieurs reprises pourquoi les Français aimaient autant l'Amérique latine. Vaste question.
25:53 Hélène:
Ouais c'est une question qui revient souvent dans les commentaires de cette vidéo "Destination de rêve". Parce que c'est vrai qu'il y a beaucoup de personnes dans la vidéo qui ont répondu : "Oh j'adorerais voyager en Amérique latine." Y a des gens qui ont dit à l'Argentine, ou bien la Colombie, le Pérou. Y a eu beaucoup de réponses comme ça. Et des personnes qui peuvent venir de ces pays-là ont répondu dans les commentaires "Oh, ouah ça m'étonne ! C'est super de voir que tous ces Français rêvent de découvrir notre pays". Et ça peut les étonner. Et donc moi j'ai essayé d'y réfléchir un peu, de me demander pourquoi tout simplement. Et je me suis dit que déjà c'était peut-être des pays les Français pouvaient communiquer facilement avec les locaux parce que beaucoup de ces pays ont comme langue l'espagnol, donc beaucoup de Français parlent ou en tout cas se débrouillent en espagnol. Donc je pense que ça peut peut-être les pousser un peu à choisir des destinations comme ça qui sont à la fois très lointaines, donc c'est quand même une grande aventure de partir là-bas pour nous, mais en même temps, on se dit qu'on aura un point d'accroche avec la langue qui pourra peut-être permettre de faciliter les choses.
27:03 Rita:
Si on part du principe que vraiment tous, enfin pas tous, mais la plupart des gens aiment bien, alors y a l'affinité culturelle, le côté langue très proche et cetera, même si l'Amérique latine est très diverse, et quand même elle a des choses très éloignées de la France. Mais y a quand même une diplomatie assez forte depuis très longtemps qui a été mise en place et la France déjà, elle rayonne beaucoup en Amérique latine, il y a cet amour un peu. D'ailleurs c'est un dépit amoureux ! Mais y a un amour qui est très fort et la présence française qui est très forte là-bas, qui fait que aussi au niveau musées, au niveau films, tout ce qui est proposé au public français, vient beaucoup d'Amérique latine, donc ça, ça joue sur l'imaginaire. Cela favorise donc une envie de découverte de ces pays-là et ça contribue aussi à l'amour qui existe pour ces pays. Après évidemment qu'il faut qu'on les aime parce qu'ils sont incroyables. Maintenant, je pense aussi que la plupart y pensent parce qu'il y a beaucoup aussi d'offres qui se font pour aller dans ces pays à partir de chez nous. Et puis alors pour revenir à la sociologie, y avait pendant très longtemps, je sais plus si c'est le cas maintenant, parce qu'il y a eu quand même les études d'Amérique latine en France et cetera, c'était un laboratoire très fort pour les scientifiques et pour autres, assez fécond, l'Amérique latine. Donc beaucoup de Français y allaient pour étudier plein de choses, que ce soit de l'anthropologie à l'histoire. Et puis il faut pas oublier peut-être qu'il y a aussi beaucoup, une grosse immigration forte d'Européens en général, aussi française également, qui sont partis en Amérique latine. Et ces gens-là sont un pont, on créé un pont entre la France et l'Amérique latine, spécifiquement l'Argentine, le Brésil y a des liens très précis, très forts. Et ailleurs, pas que. Et du coup forcément, ça fait rêver. Et puis après tous ceux qui sont partis, les explorateurs, ils envoient des photos de rêve aux gens parce qu'ils ont des paysages incroyables, des cultures riches, de la musique pas possible, de la nourriture très bonne, donc forcément, ça donne envie. Qui n'a pas envie d'y aller ? Je pense que c'est un peu de tout ça qui fait que le public français pense très vite à l'Amérique latine. On pense à la joie de vivre, on pense à la chaleur, on pense aux belles plages, on pense aux belles femmes et tout ça mélangé, quoi. Voilà.
29:05 Judith:
Mais écoutez, ça a été un vrai plaisir de partager ce moment avec vous, les amis. On espère de tout coeur vous retrouver la semaine prochaine et on vous dit à très très vite, et surtout n'hésitez pas à interagir avec nous en commentaire. On est toujours ravies de vous lire et de communiquer avec vous.